Power BI : 15 erreurs courantes chez les débutants 😣 (1 de 3)

Publié le 09 août 2018
par Sophie Marchand M.Sc.
Erreurs courantes

Erreurs courantesJ’ai été la première à offrir des formations Power BI à Montréal (et longtemps la seule), de sorte que j’ai formé un nombre impressionnant d’usagers. La grande majorité des professionnels à qui j’ai enseigné et la grande majorité des professionnels à qui j’enseigne en ce moment sont d’abord et avant tout des usagers d’Excel et ont peu ou pas d’expérience en modélisation de données ou avec d’autres solutions d’intelligence d’affaires. La plupart ont également l’impression qu’apprendre Power BI se fera sans casser des oeufs et qu’ils deviendront autonomes en l’espace de quelques heures de pratique. Cet article a pour but de vous donner l’heure juste sur l’apprentissage de Power BI, surtout si vous êtes présentement un usager d’Excel. N’allez pas penser que je souhaite vous décourager, bien au contraire! Power BI est une solution extraordinaire, qui est en train d’être implantée dans de nombreuses entreprises et c’est tant mieux! Je suis ravie de voir l’enthousiasme des entreprises pour cette solution de Microsoft, qui ne cesse de m’impressionner chaque jour. Cet article a simplement pour but de mieux calibrer vos attentes et d’attirer votre attention sur les erreurs les plus courantes que j’ai observées chez les débutants, justement de façon à faciliter votre apprentissage et vous permettre de bénéficier pleinement de la solution.

 

#1 Avoir des attentes démesurées quant à la rapidité d’apprentissage

S’il est très facile d’arriver rapidement à un résultat intéressant dans Power BI, sans formation, il est beaucoup plus difficile de construire des rapports pertinents, faciles à utiliser et faciles à mettre à jour, sans maîtriser la philosophie de la solution. Et c’est là tout le problème de perception qui existe sur le marché en ce moment. La plupart des débutants ont fait une première expérience avec la solution et ont réussi à créer une petite visualisation simple. Dès lors, ils croient que créer un rapport sera aussi simple que de reproduire plusieurs fois ce petit travail. C’est là une très grande erreur! Pour construire un rapport en lien avec les besoins de l’entreprise, l’usager devra passer à travers les étapes suivantes:

  • Apprendre à mieux connaître ses sources de données
  • Comprendre la normalisation de données
  • Apprendre à créer des requêtes performantes sur différentes sources de données
  • Apprendre à transformer adéquatement les données sources pour le besoin de reporting
  • Apprendre le langage M et la création de fonctions pour optimiser la transformation de données
  • Apprendre à créer des modèles de données performants
  • Apprendre à créer des mesures en DAX
  • Apprendre à créer des visualisations percutantes
  • Apprendre à exploiter les fonctionnalités de la plateforme de partage retenue (Power BI Service ou Power BI Report Server)

 

Autrement dit, il y a de nombreux concepts à maîtriser avant de passer de vos nombreuses données sources à la création d’un rapport Power BI efficace.

Apprentissage Power BI

 

#2 Ne pas faire la différence entre Power BI Desktop vs Service ou Report Server

Power BI Desktop est l’application de bureau qui permet de créer les rapports. Plus précisément, c’est l’application qui permet de créer les requêtes de connexion aux données et les requêtes de transformation des données, de modéliser les données (créer les relations entre les tables), de créer les mesures (valeurs à analyser) et de créer les visualisations de données (pages de rapport).

J’ai vu des débutants s’arrêter là et partager avec leurs collègues les fichiers issus de Power BI Desktop, i.e. les fichiers .pbix. Ce faisant, ces usagers ignorent complètement une partie essentielle de la solution, soit celle où l’on publie le rapport .pbix sur le service web powerbi.com ou sur le report server (localement). En ne publiant pas le fichier, voici les inconvénients rencontrés ou les opportunités ratées:

  1. Le fichier .pbix n’est pas sécurisé donc n’importe quel usager peut venir changer les requêtes aux différents systèmes, les transformations de données, la modélisation, les mesures, les visualisations, les pages, etc. Tout peut être modifié par quiconque a accès au fichier
  2. Tout le monde consulte le même fichier, en même temps
  3. Les requêtes et le modèle ne sont pas centralisés. Ils ne peuvent donc pas être réutilisés pour créer d’autres rapports basés sur les mêmes données
  4. Il est impossible d’ajouter des règles de sécurité par ligne, des règles de partage, des règles de mise à jour des données, etc.
    1. Tous les usagers verront l’ensemble des données (même s’ils n’ont pas normalement accès, puisque les informations de connexion utilisées seront celles du créateur du rapport)
    2. Un usager qui n’a normalement pas accès aux données sources ou qui y a accès via un chemin d’accès différent ne pourra pas mettre à jour le fichier sans le briser
  5. Il est impossible de profiter des nombreuses options du service comme la création de tableaux de bord, la création d’alertes courriels basées sur des valeurs atteintes, les algorithmes d’analyse des jeux de données, la possibilité d’analyser le rapport via Excel, etc.

Pour toutes ces raisons, il devient évident que le fichier .pbix doit être publié sur le service ou sur le serveur (Power BI Report Server).

 

À l’inverse, j’ai vu des gens utiliser uniquement Power BI Service et ne même pas être au courant de l’existence de l’application de bureau Power BI Desktop. En effet, à partir du service, il est également possible de se connecter directement à nos données sources. Toutefois, ce faisant, voici les opportunités manquées:

  1. Il est impossible de créer des transformations de données
  2. Il est impossible de croiser les sources de données
  3. Il est impossible de créer des modèles de données
  4. Il est impossible de créer des mesures en DAX

Pour toutes ces raisons, le débutant en Power BI doit connaître la solution Power BI dans son ensemble et non seulement une portion isolée de la solution, pour être en mesure d’en tirer profit pleinement.

Vous devez analyser de grandes quantités de données et les présenter dans des rapports et tableaux de bord, avec des indicateurs de performance pertinents ? Développez vos compétences avec nos formations en Power BI en français ou en anglais.

#3 Ne pas bénéficier de la puissance de l’engin de modélisation de données

La plupart des débutants ne travaillent qu’avec une seule table de données au lieu de construire un modèle de données, préférablement en étoile, ou un dérivé. Pour en savoir davantage sur la nécessité d’utiliser un modèle de données en étoiles, je vous invite à lire l’article suivant: Power Pivot et Power BI, l’importance du modèle en étoile.

Modèle de données formules dax

 

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#4 Ne pas normaliser les données

Dans le même ordre d’idées, les débutants ignorent très souvent l’existence des règles de normalisation de données, ce qui donne lieu à des problèmes de mise à jour de fichiers, qui deviennent vite impossibles à gérer. Par exemple, un débutant va souvent utiliser une source de données construite de la façon suivante et ne va pas chercher à la modifier:

Tableau pivoté

 

Quel est le problème avec cette source de données? Et bien, imaginez que vous vouliez créer une visualisation de données qui présente les ventes de 2018 vs les ventes de 2019 par filiale. Vous pourriez créer rapidement la visualisation suivante (de là l’impression que Power BI, c’est si simple!):

Visualisation table origine

Mais que ce passera-t-il quand vous voudrez ajouter l’année 2020 et comparer 2019 avec 2020? Vous devrez alors refaire une nouvelle visualisation de données… En fait, vous devrez refaire l’ensemble de votre rapport…

 

En normalisation de données, on vous enseignera notamment à dépivoter vos colonnes de façon à présenter les données comme suit:

tableau dépivoté

 

Et vous devrez aussi apprendre à créer des mesures. Vous créerez ainsi une mesure qui vous permettra d’aller récupérer les ventes de l’année sélectionnée par l’usager et une mesure qui vous permettra d’aller récupérer les ventes de l’année précédente. Tout cela se fera de façon dynamique. Pour cela, vous aurez aussi besoin d’utiliser une table de dates et créer un modèle de données. Tous les rapports Power BI ont besoin d’un modèle de données performant pour être efficaces et pertinents.

 

Notre module sur la modélisation de données de notre formations Excel – Introduction à Power Pivot et aux modèles de données couvre le sujet de la normalisation de données.

 

#5 Tenter de travailler comme dans Excel

Les débutants Power BI qui sont habitués à travailler avec Excel ont du mal à repenser leur façon de travailler, i.e. à passer du mode cellulaire au mode tabulaire. Ce faisant, ils répètent l’approche Excel et ce n’est pas souhaitable. Ces débutants vont par exemple, penser d’abord à résoudre une problématique par l’ajout de colonnes calculées, que ce soit dans l’éditeur de requêtes, via le langage M ou dans le modèle de données, via le langage DAX. Cette approche devient vite laborieuse et entraîne souvent des problèmes de performance. Les usagers d’Excel doivent donc se donner du temps pour repenser leur façon de travailler et se débarrasser de leurs réflexes Excel.

 

Par exemple, ci-dessous, nous avons le prix unitaire et les quantités dans des colonnes séparées mais nous n’avons pas les ventes.

Transactions

 

Les débutants vont souvent créer une colonne qui fait la multiplication du prix de vente et des quantités afin d’obtenir les ventes dans une troisième colonne, que ce soit en M ou en DAX.

Colonne personnalisée

 

Alors que dans ce cas, l’ajout d’une colonne n’est pas nécessaire. L’option la plus optimale serait plutôt de créer une mesure basée sur ces deux colonnes (donc n’ajouter aucune colonne supplémentaire).

Sumx Sales

 

Dans nos formations Power BI, nous étudions justement ces concepts, de façon évolutive:

  • Dans le niveau 1, nous travaillons avec une seule table de données
  • Dans le niveau 2, nous travaillons avec un modèle de données et nous commençons à introduire le langage DAX, mais nous suivons une approche semblable à ce qui est présentée ici (ajout de colonnes), ce qui est rassurant pour l’usager débutant
  • Dans le niveau 3, nous travaillons avec un modèle de données incluant une table de dates et nous profitons pleinement du langage DAX et ce faisant, nous pouvons commencer à épouser réellement la philosophie de la solution et à travailler sur des cas d’entreprise concrets

 

Si toutes ces notions étaient couvertes dans la même formation, en plus de la découverte de l’interface et de ses fonctionnalités, l’usager ne serait pas en mesure de bien saisir tous les concepts, qui sont d’une importance capitale.

 

Ne manquez pas la suite de cet article, ici Power BI: 15 erreurs courantes chez les débutants (2 de 3) et ici Power BI: 15 erreurs courantes chez les débutants (3 de 3).


 

Formation complémentaire

Pour débuter votre apprentissage sur ce bonnes bases, inscrivez-vous à notre formation Power BI (niveau 1).

 

Voici quelques commentaires d’apprenants ayant suivi cette formation :

Power BI (niveau 1)
CFO-Masque_Formations-en-ligne_FBLa mission du CFO masqué est de développer les compétences techniques des analystes et des contrôleurs de gestion en informatique décisionnelle avec Excel et Power BI et favoriser l’atteinte de leur plein potentiel, en stimulant leur autonomie, leur curiosité, leur raisonnement logique, leur esprit critique et leur créativité.

3 réflexions sur “Power BI : 15 erreurs courantes chez les débutants 😣 (1 de 3)”

  1. Merci pour l’article.
    Je me permets de rajouter un point, c’est celui de l’apprentissage continu de cet outil car des fonctionnalités sont ajoutées mensuellement par les équipes de Microsoft.
    Donc un conseil à tous les utilisateurs, suivez les “monthly new features of Power BI” sur le blog de Microsoft.
    Bon weekend

  2. Un article bien rédigé, avec une bonne synthèse des erreurs de débutants.
    Si je devais moi aussi rajouté un point, je dirai qu’il est important de regarder des inspirations de visuels grâce à des sites comme pinterest ou behance par exemple, car l’adhésion à l’outil est beaucoup plus forte lorsque les rapports ont un beau design.
    Beaucoup de gens pensent savoir ce qui est beau, ou reproduise des rapports existants, alors qu’il faut se remettre en question constamment dans ce domaine.

  3. Nicolas Boisselet

    Bonjour Sophie,

    Je rajouterai une erreur de débutant qui peut coûter beaucoup, notamment en moral : s’inscrire à des sites sur le sujet avant d’avoir une formation de base. Tant que l’on ne maîtrise pas les bases, il est difficile de se projeter avec des techniques que ni l’on ne maîtrise, ni l’on ne comprend qui sont disponibles sur ces sites (dont le vôtre). Et cela peut miner car cela donne l’impression que l’on est nul et qu’on n’arrivera jamais à rien…

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