Les politiques en entreprise

Publié le 08 mai 2013
par Sophie Marchand M.Sc.

Il existe plusieurs formes de politiques corporatives. En général, on distingue notamment les politiques “non écrites”, comme celles pour faire avancer sa carrière et les politiques “écrites”, qui sont plutôt des normes à suivre pour assurer un meilleur fonctionnement dans l’entreprise. Cet article porte sur les politiques de la deuxième catégorie.

 

Les politiques corporatives qui encadrent et facilitent la gestion

RulesForce est d’admettre qu’avec ma profession, je dois m’intéresser de près aux politiques internes de l’entreprise. Qui plus est, je suis moi-même une adepte de politiques (ou de normes) lorsque vient le temps d’aborder le sujet de l’élaboration de modèles financiers. En effet, je recommande toujours fortement à mes clients de mettre en place des normes afin de faciliter non seulement l’utilisation des modèles financiers mais également l’élaboration de tels modèles. Cela fait partie des meilleures pratiques d’affaires en modélisation financière. Mais, puisqu’il y a un mais… certaines politiques me rendent un peu dingue.

 

Les politiques corporatives qui deviennent un frein pour l’entreprise

En tant que consultante, je me promène dans plusieurs entreprises. Je suis parfois sidérée devant des politiques, qui devaient sans doute avoir leur raison d’être au départ, mais qui sont devenues complètement inadéquates avec le temps. Je suis également intriguée par les politiques trop strictes qui empêchent carrément le progrès plutôt que d’assurer la performance de l’entreprise. Comme dans tout, je crois que les entreprises doivent savoir faire la part des choses et bien comprendre pourquoi elles mettent en place de telles politiques. Il faut absolument que ces politiques puissent faire avancer l’entreprise, lui permettre de mieux fonctionner et de mieux performer. Hélas, très souvent, des projets porteurs sont freinés par une espèce de zèle par rapport à des politiques inefficaces.

 

Les politiques corporatives et les projets d’affaires

Je crois personnellement que les politiques devraient être évaluées comme les projets d’affaires. Avant de mettre de l’avant une politique, on devrait en mesurer les retombées et une fois une politique mise en place, on devrait en refaire l’évaluation à une certaine fréquence pour empêcher qu’elle devienne désuète ou pire, qu’elle devienne un frein pour l’entreprise. De plus, une politique ne devrait pas être immuable, tout comme un processus d’affaires. S’il existe une façon d’optimisation les processus d’affaires en entreprise, il devrait exister également une façon d’optimiser les politiques.

 

La raison de cet article

J’ai été impliquée dans plusieurs projets où les politiques dépassées de l’entreprise n’ont pas permis aux projets d’atteindre leur plein potentiel. Au-delà des politiques comme telles, il y a toutes ces traditions incomprises. Il y a quelques temps, je travaillais à l’élaboration d’un tableau de bord dans une grande entreprise. J’ai dû questionner la contrôleure sur la méthode de calcul d’un indicateur puisque je n’en comprenais pas le sens et que je devais mettre en place le mécanisme de calcul. Elle m’a répondu qu’elle n’avait aucune idée de la façon dont cet indicateur était calculé. Quand je lui ai demandé ce que cela représentait, elle n’a pas été plus bavarde. Je lui ai donc laissé savoir que je devais retirer cet indicateur si on ne savait pas ce qu’il représentait. Sa réaction a été presque agressive. Il ne fallait pas du tout toucher à cet indicateur puisqu’il était suivi par les plus hauts gestionnaires de l’entreprise. Je lui ai donc demandé qui pourrait me dire comment calculer cet indicateur et là encore, la réponse était étonnante: elle est la seule personne à pouvoir détenir cette information!

Cet article a donc pour but de sonner une cloche chez certaines entreprises. Si on faisait des calculs pour évaluer les pertes rattachées à ces mauvaises politiques, je crois que les résultats pourraient être épeurants!

 

Conclusion

Combien de professionnels observent des politiques dans leur travail sans même trop comprendre pourquoi? Je vous pose la question: devez-vous composer avec de telles politiques dans votre milieu de travail?

 

CFO-Masque_Formations-en-ligne_FBLa mission du CFO masqué est de développer les compétences techniques des analystes et des contrôleurs de gestion en informatique décisionnelle avec Excel et Power BI et favoriser l’atteinte de leur plein potentiel, en stimulant leur autonomie, leur curiosité, leur raisonnement logique, leur esprit critique et leur créativité.

3 réflexions sur “Les politiques en entreprise”

  1. Les politiques au service de l’organisation et non pas l’organisation au service des politiques….

    D’une certaine façon, ce genre de comportements et d’attitudes m’ont été favorable : ils m’ont irrité au point où j,ai décider de partir ma propre boite !

  2. Malheureusement, je connais bien ce type de politique puisque je travaille dans une entreprise menant ce genre de politique. Nous venons même d’inventer une nouvelle politique encore plus absurde.
    Mon indicateur se dégrade ? Qu’à cela ne tienne, modifions sa règle de calcul pour qu’il redevienne performant. En attendant, nous nous dégradons mais peu importe, nos indicateurs disent le contraire… J’appelle ça la politique de l’affichage.
    Le pire est qu’à force les dirigeants se convainque eux même de la supposé performance et à force, ils tombent dans une politique de perception servi par des indicateurs malléables à merci.
    C’est le cercle non pas vertueux de l’amélioration continue mais le cercle vicieux de la dégradation perpétuelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut