Modélisation financière: Mode agile ou mode de gestion de projet informatique traditionnelle?

Publié le 21 juillet 2014
par Sophie Marchand M.Sc.
Processus

Pour certains experts, l’élaboration d’un modèle financier peut se comparer à un projet informatique comme un autre et doit donc être géré comme tel. Pour d’autres, l’élaboration d ‘un modèle financier ne doit pas se faire à l’intérieur de cadres rigides mais doit plutôt être géré en mode agile. Pour nous, la gestion du processus d’élaboration d’un modèle financier doit reposer sur un mixte de ces deux approches. Cet article vous explique notre vision du processus d’élaboration d’un modèle financier.

 

Rappel de l’objectif d’un modèle financier

Un modèle financier est un outil capable d’établir des prévisions financières fiables et de répondre à des questions de type “what if”? Par exemple, une entreprise utilisera, un modèle financier pour évaluer l’impact de certaines stratégies lors d’un projet d’expansion, lors du lancement d’un nouveau produit, lors d’une réorganisation interne, lors de l’achat d’un compétiteur ou encore pour démontrer à ses créanciers sa capacité d’entreprendre ces projets. Le modèle financier est donc un environnement de tests pour les hypothèses à la base des stratégies de l’entreprise.  Il doit ainsi être conçu sur mesure pour bien refléter toutes les particularités du modèle d’affaires de l’entreprise.

 

La valeur d’un modèle financier

Un modèle financier aura énormément de valeur pour une entreprise, si et seulement si, il est traduit dans des paramètres opérationnels qu’elle comprend et qu’elle maîtrise et si et seulement si il est élaboré pour être facilement compris, utilisé et éventuellement modifié par un tierce personne. Pour cela, il faut prendre le temps d’élaborer le modèle financier selon les meilleures pratiques d’affaires.

Processus

 

 

Processus d’élaboration d’un modèle financier

 

Mode de gestion de projet informatique

En gestion de projet informatique traditionnelle, on prend d’abord le temps d’élaborer le plan détaillé du projet (on développe des spécifications, communément appelés des “specs”), que l’on réalise par la suite. Ensuite, on passe au développement comme tel (avec un processus de validation à chaque étape), aux tests et à l’implantation. Dans ce mode de gestion, le cahier des charges est entièrement défini à l’avance et respecté à la lettre. Par la suite, on remet un guide d’utilisation à l’usager.

 

Limites de cette approche

Ce mode de gestion a l’avantage d’être clair et de fixer les attentes, tout comme les budgets et les échéanciers, dès le départ. Toutefois, ce qui se produit le plus souvent, c’est que les gestionnaires ne savent pas exactement ce qu’ils recherchent dès le départ. Une fois qu’ils voient le modèle financier prendre forme, là seulement, ils voient une quantité d’opportunités et ils souhaitent alors redéfinir et/ou préciser certains besoins en cours de route. Dans ce contexte, difficile de respecter les budgets et les échéanciers.

 

Mode agile

En mode agile, on s’assure d’abord de partager les rôles. Le modélisateur financier travaille en collaboration avec les gestionnaires de l’entreprise, qui comprennent bien la “business” et qui pourront répondre à des questions opérationnelles. Il travaille également en collaboration avec les futurs usagers du modèle financier afin de bien adresser leurs besoins. En mode agile, on s’assure également que les voies de communication soient ouvertes pendant tout le processus de modélisation, puisque le travail reposera sur des itérations. On reprécisera les besoins à chaque étape. Dans ce mode agile, les changements proposés sont acceptés en cours de route, même tard dans le processus. Et les modélisateurs financiers focussent sur une efficicence maximale. Ils font toujours les choses de la même façon. Ils modélisent par blocs et peuvent ainsi être plusieurs à modéliser en même temps. Le processus est transparent et le modèle financier est facile à utilisé. Ainsi, on s’assure que le modèle financier soit compris, partagé, adapté et utilisé.

 

Limites de cette approche

Cette approche serait parfaite si ce n’était pas du fait qu’elle empêche de fixer des budgets et des échéanciers à l’avance et du fait que pour atteindre un niveau d’efficicence maximale, il faut que tous les intervenants, pas seulement le modélisateur financier, soient parfaitement impliqués et fassent preuve d’une efficicacité accrue.

 

Mode mixte

De notre côté, nous privilégions une approche mixte. Selon les meilleures pratiques d’affaires en modélisation financière, on devrait toujours définir les grandes lignes du modèle financier (variables d’entrée, variables de sortie, objectifs du modèle, questions auxquelles le modèle doit répondre, etc.) avant de débuter la modélisation. Par contre, les gestionnaires ayant des échéanciers et des budgets souvent serrés, il faut fixer des limites quant à la possibilité de se repositionner sans cesse dans le processus. Pour nous, il est donc important de prendre le temps, avant le début du projet, de discuter amplement avec les gestionnaires en place afin de bien comprendre leurs besoins et l’utilisation qu’ils feronts du modèle financier. Il faut d’abord répondre le plus adéquatement possible à ces besoins de départ et par la suite, le modèle financier bien conçu, pourra toujours être modifié et évolué au fil du temps, sans problème.

 

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